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Pièce 12161

PRÉSENTATION

Type

Pièce

Titre

Epitaphe d'un Cousin dudict Paradin

Incipit

La mort, qui tout consomme, / Occit un galant homme

Langue

Français

Genre

Epitaphe (Vers)

Commentaire

15 sizains en héxasyllabes AABCCB.

Statut fiche

Terminé


TRANSCRIPTION SCRIPTA MANENT

❧ Epitaphe d'un Cousin dudict Paradin

La mort, qui tout consomme,
Occit un galant homme,
D'un dard pestifereux,
Qui jadis Jean nommé,
Parradin surnommé,
Et croissoit fort heureux.
Dès sa jeunesse tendre,
L'on le veit tousjours tendre,
Et tascher à honneur.
Après il se vint rendre
À Paris, pour apprendre,
Où puis trouva bon heur.
Là fut mis en office
De faire au Roy service,
Soubs monsieur du Perat :
Poursuyvant tout affaire,
Qu'on luy commandoit faire,
Sans fraude ny barat.
Puis il eut aux salines
Des marches Poictevines,
Le Controlle du Roy,
Où l'on luy feit des mines,
Mauvaises et vulpines,
Et non sans grand desroy.
Y exerçant sa charge,
Perigort sus luy charge 
De coups un million :
Mais le Roy feit entendre,
À ceux qu'il en feit pendre,
Que c'est rebellion.
Ce gentil personnage,
À trente ans de son aage,
L'an mil quarante six,
Et cinq cens davantage,
À Paris fut occis.
En cinq jours Mort le tue,
Pendant il s'esvertue
De fort luy resister :
Et demandoit sa maille,
Qui ne vault une maille,
Pour contre elle insister.
Cousin maistre Guillaume,
Qui par tout le Royaume
Fais bruire tes escrits,
Que ta veine s'allume,
Et prens ta docte plume
De ce tien frere escris.
Tu n'estois pas à l'heure
De son mortel demeure,
Maistre Jean Parradin,
Pour garder qu'il ne meure,
Par la science meure,
Qui croist en ton jardin.
Sa mort qui fut tant brieve,
Tous ses parens fort grieve,
Et plusieurs ses amis :
Car il leur fut tant propre,
Que pour eux le sien propre,
Avec son corps eust mis.
Douleur par trop amere,
En ont souffert sa mere,
Ses freres, et ses seurs,
Et toute l'alliance
Qui, par experience,
Ont congneu ses doulceurs.
Mesmes en ha souffrance
Le General de France
Nommé monsieur Boyer
Qui eut en luy fiance,
Du faict de la finance
Luy donnant bon loyer.
Mais tous, bien fort console
Sa derniere parole,
Que de cœur il donna :
Car faisant de foy signe,
Mourant comme le Cygne, 
Ce Pseaume entonna :
"Je te supplie (ô Sire)
Ne reprendre en ton ire,
Moy qui t'ay irrité :
Ny par fureur terrible,
Me transmets en l'horrible
Tourment qu'ay merité."
Faisons luy donc priere,
Qu'il ne jette en arriere,
Sa supplication.
Mais luy plaise par grace,
Qu'en Paradis ayt place,
Et habitation.

Amen

Source
Copiste

Claire Sicard


ATTESTATIONS (2 éditions)

Œuvre principale dans Paradin de Louhans Jean, Micropædie de Jean Parradin de Louhans, Lyon, Tournes Jean I de, 1546, p. 102-105

Œuvre principale dans Paradin de Louhans Jean, Micropædie de Jean Parradin de Louhans, Paris, Groulleau Etienne, Marnef Jeanne de (veuve Denis Janot), 1547, f. H v° - f. H iij r°


PERSONNES (10 citations)

mentionne Paradin de Cuiseaux Jean (1516-1546) [personne morte]

mentionne François Ier (12 Sep 1494-31 Mar 1547)

mentionne Du Peyrat

s'adresse à Paradin de Cuiseaux Guillaume (1510 ±2 years-16 Jan 1590)

s'adresse à Paradin de Cuiseaux Trajan (1500 to 1530-1572)

évoque Paradin de Cuiseaux Claude (1511 to 1520-1573)

évoque Anchemand Claudine (1485 to 1495-1546 to 1590)

évoque Paradin de Cuiseaux Pernette (1515 to 1535-1556 to 1630)

évoque Paradin de Cuiseaux [Demoiselle] (1500 to 1530-1546 to 1630)

mentionne Bohier Antoine II (seigneur de La Chesnaye) (1470 to 1520-16 Jan 1558 to Apr 1566) ["Le General de France / Nommé monsieur Boyer"]


POUR CITER CETTE FICHE

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Claire Sicard et Pascal Joubaud, Notice Texte 12161, Scripta Manent, état du : 18 avril 2025